Au mois d’août dernier, l’ADEME a publié une brochure relative au développement d’un hydrogène renouvelable et bas carbone. Si ce vecteur énergétique a pendant longtemps été délaissé au profit d’autres sources d’énergie renouvelable, il revient aujourd’hui sur le devant de la scène.

En effet, l’hydrogène occupe depuis peu une place de premier choix dans les stratégies de neutralité carbone française et européenne. Il est vrai qu’en fonction de son mode de production, l’hydrogène peut constituer un vecteur énergétique vertueux ayant une incidence favorable sur l’environnement.

En février dernier déjà, une ordonnance est venue modifier la partie législative du Code de l’énergie afin d’y intégrer des dispositions spécifiques à l’hydrogène. Ainsi, ce texte a notamment permis de donner des éléments de définition aux différents types d’hydrogène, en fonction de leur mode de production.

Comment est produit l’hydrogène renouvelable ?

Le Code de l’énergie identifie désormais dans les grandes lignes les types d’hydrogène suivants :

• Hydrogène renouvelable : production par un procédé utilisant de l’électricité issu de sources d’énergie renouvelable, à l’instar de l’électrolyse, et dont les émissions d’équivalents CO2 doivent être inférieures à un seuil définit par décret
• Hydrogène bas carbone : production par un procédé engendrant des émissions inférieures à un seuil définit par décret
• Hydrogène carboné : hydrogène qui n’est ni renouvelable ni bas carbone

C’est donc à ce jour le procédé de l’électrolyse qui a le vent en poupe pour produire l’hydrogène le plus vertueux.

De manière simplifiée, l’électrolyse consiste à faire réagir de l’eau avec un courant électrique, permettant ainsi la libération de l’hydrogène contenu dans l’eau.

A noter : l’hydrogène bas carbone peut également être obtenu via le procédé du vaporeformage de gaz naturel.

Pour quels usages ?

Dans les années à venir, l’hydrogène renouvelable et bas carbone devrait se développer dans plusieurs secteurs d’activité.

En premier lieu, c’est dans la mobilité lourde que l’hydrogène devrait se faire une place de premier choix. En effet, du fait de sa forte capacité de stockage d’énergie, l’hydrogène est en mesure d’alimenter des bus, des poids-lourds ou encore des trains et des navires. Pour accompagner cette transition, l’Etat prévoit d’ici la fin de la décennie de déployer un nombre considérable de stations-service hydrogène.

Ensuite, c’est dans l’industrie que le développement de l’hydrogène se fait attendre. En effet, un hydrogène renouvelable pourrait permettre à de nombreux sites industriels de tendre vers leurs objectifs de réduction de leurs émissions de CO2.

Enfin, c’est notamment dans le domaine de l’énergie que l’hydrogène devrait s’illustrer comme un levier incontournable. En effet, l’hydrogène est également un outil d’optimisation de l’utilisation des énergies renouvelables car il permet de stocker temporairement l’énergie qui n’est pas consommée dans l’immédiat.

Quoi qu’il en soit, il y a fort à parier que les projets plébiscitant l’hydrogène renouvelable et bas carbone vont se multiplier dans les années à venir et peut-être permettre de tendre vers une plus grande sobriété énergétique…

Sources :

Brochure de l’ADEME « Développer l’hydrogène renouvelable et bas carbone », d’août 2021

Ordonnance n° 2021-167 du 17 février 2021 relative à l’hydrogène

Pierre Le Marc – Ingénieur HSE – pierre.lemarc@echoline.fr